Combien de temps passent les créatifs sur les banques d’images ?

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L'existence des banques d’image, contrairement à ce que l’on pourrait croire, est loin d’être récente. L’un des premiers exemples de photos libres de droit date en effet des années 1920 lorsque le photographe H. Armstrong Roberts fait signer à ses modèles un formulaire de renonciation de droit à l’image afin de pouvoir vendre la photographie en question.

Ainsi, pour économiser le coût des commissions qui reviennent aux photographes lors des séances photo, les éditeurs et les annonceurs vont commencer à considérer les banques d’images comme une très bonne alternative. H. Armstrong Roberts créée alors Retrofile, la première banque d’image à voir le jour, rachetée en 2005 par Getty Images.

Désormais, les principaux utilisateurs des banques d’images sont les graphistes, les agences de communication ou encore les professionnels du marketing. Ces banques se sont, au fur et à mesure généralisées, toujours dans un souci économique, afin d’éviter de payer le coût qu'engendreraient les services d’un photographe professionnel.

Face à l’émergence massive de nouvelles banques d’images et donc la baisse de leurs tarifs, les particuliers se sont aussi emparés de ces images libres de droit pour leurs projets personnels. Pour autant, les banques d’images traditionnelles se voient de plus en plus concurrencées par les réseaux sociaux et notamment Instagram. Dès lors, la frontière traditionnelle entre professionnels et amateurs s’efface alors de plus en plus.

 

Des économies réalisées grâce aux banques d’image

Il ne fait aucun doute que le recours à des banques d’images présente de nombreux avantages qui ont fait leur succès au cours des années. Utiliser ces images libres de droit permet notamment de faire des économies et de maîtriser son budget, pour ainsi éviter les frais qu'impliqueraient les services d’un photographe professionnel. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les petites entreprises ne sont pas les seules à recourir aux banques d'images, même les plus grandes sociétés à l’instar du célèbre média britannique la BBC qui utilise des images issues de Getty Images pour ses articles.

Qui ne serait pas tenté d’acheter des images libres de droit dont le prix tombe souvent en dessous de 10$ et qu’il suffit de télécharger pour y avoir immédiatement accès plutôt que d’investir dans des shootings à la fois coûteux et chronophages ? Cinq banques d’image se démarquent par leurs bas prix : Shutterstock, Adobe Stock, iStock (Getty Images) et StockPhotoSecrets Shop. Toutes ces plateformes proposent des prix concurrentiels et mettent à disposition différentes offres en fonction du budget de leurs clients. Grâce à plusieurs forfaits, vous pouvez décider d’investir davantage de fonds si le besoin s’en fait ressentir tout en gardant le contrôle de vos dépenses.

Les banques d’images (plus particulièrement celles qui sont gratuites) conviennent à tout type d’entreprise et notamment celles avec un budget limité, à l’image d’Unsplash qui revendique plus de 195,038,108 images téléchargées gratuitement sur son site en 2019. Pour contrer le caractère inauthentique et quelque peu désincarné de ces photographies destinées à être utilisées à plusieurs reprises, la plateforme a misé sur une stratégie de mise en avant des contributeurs à l’origine des images. Unsplash cherche à montrer que ces images n’ont pas seulement une valeur utilitaire et commerciale : elles possèdent également une plus value artistique et créative malgré leur grande accessibilité.

banques d'images

 

Les banques d’images s’adaptent à tous vos besoins

Il peut être intéressant de se tourner vers les banques d’images, afin de mettre en place un certain nombre de campagnes de publicité ponctuelles. Cette solution semble être la meilleure alternative : en effet, ces contenus visuels sont rapidement téléchargeables et prêts à être utilisés en quelques secondes. Cela vous fera gagner un temps précieux pour le lancement de votre campagne, contrairement à un shooting qui peut prendre plusieurs semaines,à être organisé.

Ces banques d’images offrent, en outre, une grande diversité de visuels qui permettent de répondre à n’importe quels besoins ou projets. La célèbre banque d’images Getty Images compte à ce jour plus de 415 millions images, vidéos ou encore musiques et travaille avec près de 340 000 contributeurs. Les recherches sont également facilitées par des algorithmes qui permettent de sélectionner les images les plus pertinentes parmi une gigantesque base de données. Les banques d’images proposent des images de très bonne qualité, en haute résolution. Elles travaillent le plus souvent avec des photographes et designers professionnels qui possèdent leur propre domaine d’expertise, ce qui enrichit grandement les collections d’images.

Il est indéniable qu’utiliser les banques d’images comporte bon nombre d’avantages, il s’agit en effet d’une solution de facilité pour vos campagnes. En contrepartie, cela présente des risques qu'il vous faudra absolument prendre en compte.

banques d'images

 

Des images réutilisables à l’infini

Même si vous payez pour une image, elle ne vous appartient pas pour autant et il faudra vous attendre à ce qu’elle soit utilisée par d’autres marques lors de leurs campagnes. Pire, un de vos concurrents pourrait s’en servir et vous n’aurez absolument aucun recours pour l’en empêcher ! Imaginez l'impact négatif que cela pourrait avoir sur votre image de marque.

Un cas similaire s’est produit en 1996 : un cliché représentant Jennifer Anderson, une jeune femme qui avait participé à un shooting pour une banque d’images, s’est retrouvé au coeur de la communication de deux entreprises concurrentes. À l'époque, les entreprises s'abonnaient à un service et recevaient leurs photos d'archives sur CD-ROM mais elles n'avaient aucun moyen de vérifier qui avait recours à la même image. Anderson est alors devenue le visage par excellence de l’étudiante lambda dans plusieurs campagnes marketing de grandes marques.

Ainsi, Dell et Gateway, alors concurrents, ont tous deux utilisé cette fameuse image pour leur promotion, illustrant alors les risques et les limites que représente l’utilisation de ces photographies libres de droit. Aujourd’hui, il est plus simple de vérifier si quelqu'un a déjà utilisé la photo en question, mais vous ne pouvez pas empêcher son utilisation par d’autres entreprises dans le futur.

everywhere girl

 

Les banques d’images : un frein à l’authenticité ?

Avec l’explosion des UGC, autrement dit les contenus générés par les consommateurs et leur intégration dans les stratégies marketing d’un certain nombre de marques, l’authenticité est aujourd’hui le mot d’ordre, ce qui n’est pas une mince affaire lorsque l’on utilise des images libres de droit. Il serait plus intéressant de privilégier des contenus originaux qui seraient susceptibles de retenir l’attention du consommateur, de l’interpeller et de le pousser à l’achat.

En effet, les visuels provenant de banques d’images suscitent avant tout de l’indifférence chez le potentiel acheteur car souvent trop facilement reconnaissables. Si vous utilisez une image d’une campagne qui a autrefois pu décevoir un consommateur, ce dernier risque inconsciemment de projeter cette mauvaise impression sur toutes les publicités qui utiliseront cette même image. Marketing Experiment a ainsi conduit une expérience qui montre que lorsque l’on utilise l’image d’un client plutôt qu’une photographie libre de droits, les internautes étaient 35% plus susceptibles de s’inscrire sur leur site.

Cette démarche d’authenticité doit également passer par un choix responsable et éthique des images que l’on utilise. Selon une étude d’Adobe, 61% des utilisateurs des banques d’images redoutent d’utiliser des visuels qui pourraient créer la polémique. Face à un public de plus en plus sensibilisé à différentes problématiques de société, la production d’images inclusives et qui ne participe pas à la diffusion de stéréotypes est devenue une véritable nécessité. Nombreux sont ceux qui l’ont compris, comme le célèbre journal The Guardian qui affirme repenser les images utilisées pour évoquer le réchauffement climatique. Le journal s’engage à cesser de photographier des animaux dans leur environnement naturel et donc de les perturber.

 

Toutefois l’utilisation des banques d’images est chronophage

Selon une idée très répandue, les banques d’images permettent de gagner du temps mais est-ce vraiment le cas ? Face à la grande diversité des contenus visuels proposés, il n’est pas toujours facile de trouver l’image parfaite pour sa campagne. On hésite alors entre plusieurs alternatives, selon l’ADN, 74 % des créatifs et des designers ont recours aux banques d’images : “Ils passent, en moyenne, 5 heures par semaine à chercher des contenus sur ce type de plateforme et 4,7 heures à y apporter des modifications ou des retouches.”*.

S’il ne faut que quelques instants pour télécharger une image, il en faut bien davantage pour choisir la banque d’images à utiliser et orienter ses recherches pour enfin se décider. Ces utilisateurs doivent donc rechercher les photos dont ils ont besoin et ensuite les retoucher afin qu’elles correspondent à leur requête. En passant en moyenne 5 heures par semaine à chercher des contenus et 4,7 heures à y apporter des modifications, 74% des créatifs passent donc 9,7 heures en moyenne par semaine sur les banques d’images, ce qui tranche nettement avec l’idée reçue selon laquelle les banques d’images permettraient un gain de temps considérable.

Dès lors vous avez toujours le choix entre choisir vos images sur une banque d’images et recourir aux images générées par vos consommateurs (UGC) comme votre communauté, vos employés (EGC), vos influenceurs (IGC) et bien sûr les photographes que vous souhaiteriez retenir. L’avantage est bien sûr et avant tout que vous ayez les droits d’utilisation exclusive de ces images produites par ces différents publics et dans des conditions qui vous conviennent.

C’est la meilleure méthode pour construire votre propre Visual Content Factory et rester le plus autonome dans le choix de vos images.

 


* ”61% d'utilisateurs de banques d'images ont peur de choisir des contenus controversés”, l’ADN, Margaux Dussert, 10 décembre 2019.

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